Hier, j’ai découvert l’existence des Monster (bastard) truck. Enfin, d’abord, j’ai découvert le nom. C’est Sandra et Gaëlle, membres de l’équipe organisatrice de Jazz au Lavoir qui en parlaient. Entendu de loin, Monster truck, ça fait un peu Pokemon Go version Quentin Tarantino. Un truc totalement stupide à la base mais qui, réalisé avec de l’intelligence (ou de la malice, c’est selon) et en convoquant tout un tas de références permet d’emballer tout le monde.

On nous a expliqué – ok, il s’agit ici d’un « nous » de majesté : il se peut que je sois la seule à ne pas connaître le principe des Monster truck – ce qu’était ces « camions monstres ». Des gros véhicules 4X4 dotés de roues surdimensionnées et utilisés pour des animations ou des attractions. Le rapport entre les Pokemon Go Monster Truck, L’Estive et Jazz au lavoir ? Une question d’affichage. Apparemment les Monster truck ont la réputation de couvrir toutes les affiches sans se soucier des autres projets, des autres annonces. Disons que les MT envisagent la communication de façon viriliste, dans le rapport de force. Comme, sur des territoires tels que la Drôme ou l’Ardèche l’affichage est essentiel pour annoncer des manifestations ; comme, en plus, la taille de leurs affiches est surdimensionnée – 1 suffit à recouvrir 4 de Jazz au lavoir – pour les structures ayant des événements aux mêmes dates, quand les MT se pointent, c’est un peu Attila qui débarque.

on me dit dans l’oreillette que ce n’est pas Monster truck, mais Monster motor show cascadeurs. ok. enfin, c’est bonnet blanc & blanc bonnet

Oui, mais donc, le rapport avec L’Estive et / ou Jazz au lavoir ? La communication, vous dis-je. Ce qui est intéressant, c’est à quel point la façon de communiquer raconte un projet, son objet, son ambition, son rapport à ses spectateurs potentiels, à un territoire. Pour les Monster truck : affichage brutal et démesuré. Une métonymie du spectacle qu’ils proposent, en somme.

Pour Jazz au lavoir, les affiches et les programmes sont disséminés un peu partout, chez les commerçants et sur les espaces dévolus à cet usage, aux Vans et à leurs alentours. Une communication à échelle humaine, qui repose beaucoup sur les soutiens en local, renvoyant à l’histoire de ce festival, porté par toute une équipe de bénévoles depuis sa naissance.

on communique mieux quand on connaît. donc là c’est la visite des Vans proposée par le Musée des Vans.

Pour L’Estive, ben, disons que ça se (dé)construit. Hier, lors de la réunion matinale, ce point a été soulevé : comment relayer nos activités ? Convier qui veut à passer nous voir, d’une part, et à venir découvrir les propositions, d’autre part ? Il y a ce site, il y a les réseaux sociaux, il y a un affichage sur une placette des Vans, il risque d’y avoir des impromptus.

Et puis il y a, aussi, surtout, vraiment pas mal, l’envie de se méfier de la communication lorsqu’elle se donne comme indispensable, le souci de se défier des chemins trop balisés.

Comme l’a dit Nicolas Filloque (graphiste, donc personne gagnant potentiellement majoritairement sa vie en concevant des objets permettant à d’autres de communiquer) : « Souvent on a envie de faire de la com’ alors qu’on devrait vraiment faire autre chose. »

Dont acte.

de loin, on ne voit rien, mais on l’entend

de près, on l’entend mieux, et on le voit. et si Jordy Martin, en jouant de la contrebasse dans la rue, communiquait sans le savoir ?

Jordy communique, euh, non, joue (à cache-cache)

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